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Sur le fil.....

Quelle est ma démarche créatrice, quelle est ma recherche, enfin quelle est ma création ?

Il m’est très difficile de répondre à ces interrogations d’une manière claire en citant une technique, un procédé ou une recherche. C’est le cas de chaque artiste, sans doute, je « parcours » le chemin de la création d’une démarche à l’autre, d’une technique à l’autre, guidée par des différentes problématiques, idées, réflexions dont l'inspiration est la matière.

Il est donc question, dans ma création, non pas d’une mais des démarches, des recherches ou des productions qui tout en se succédant, restent inséparables ; elles « s’entrelacent », se « pénètrent », « s’interposent », en faisant appel à la mémoire collective, celle de la création. 

Le fil fait lien de toutes mes oeuvres. Que ça soit dans mes oeuvres anciennes de la la série Papiers Grattés, les Toiles en Charpie ou dans mon travail récent Matières exaltées  ou Inspirations Textiles le fil est présent dans toutes mes créations et sous toutes les formes : tantôt retiré d'une serpillière, tantôt un bout de ficelle ou de laine incorporés sur papier, tantôt des fils à coudre de toutes les couleurs ou encore sous forme des traits ou des lignes dessinés, grattés, raturés ou coulés. Dans mon oeuvre le fil relie, se faufile et pénètre aussi bien le papier que la toile ou le tissu.

Certaines de mes « préoccupations » artistiques exploitent un monde, celui de tissu, de toile, et toutes sortes de matières fibreuses, dans une démarche qui aurait pour but de détourner, de transgresser des techniques et procédés traditionnels de tissage, de couture, de broderies, etc., dans une palette, riche en couleurs, de peinture sans peinture (ce que j’appelle peinture-couture). Alors si dans ces Toiles en Charpie je déchire les étoffes et les tissus, je les recouds, retisse, rassemble dans des compositions complexes et simples en même temps, dans une autre série intitulée Papiers Grattés j’« agresse » le papier avec une seule envie « d’entrer » dans son intérieur, de « pénétrer », « exploiter » des matières dans une sorte de lutte des forces : la mienne et celle des matériaux. Cependant dans ces démarches qui paressent être loin des pratiques, dite, classiques, telles que : dessin ou peinture ces bases « solides » permettant la liberté des choix, des expérimentations et des décisions artistiques, sont toujours présentes.   

  

Aujourd'hui travailler sur des grands formats me permets davantage d'être en osmose avec le support, donner la dimension physique au travail en engageant le corps, les doigts, les ongles même si les gestes sont devenus plus doux, plus mesurés, moins agressifs. Je ne "lutte" plus avec la matière, je ne l'essaye plus la dominer mais plutôt de la sublimer et l'exalter. C'est pourquoi je suis toujours dans la démarche d'expérimentation de nouveaux mélanges des techniques afin de me laisser surprendre par les résultats inédits.

                                                                                                                                                        Beata Nikiel

                                                                                                                                                                        

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